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Loi ALUR en copropriété : Impacts et obligations [2025]

La Loi ALUR transforme les copropriétés : fonds de travaux, transparence, et répartition des charges. Tout ce qu’il faut savoir, en détail.

Photo d'illustration

Loi ALUR en copropriété : ce qui change pour vos immeubles

La gestion des copropriétés est souvent perçue comme un casse-tête, alourdie par des processus complexes et des obligations légales multiples. Depuis l’entrée en vigueur de la Loi ALUR, les copropriétaires doivent composer avec de nouvelles règles, parfois méconnues, qui transforment profondément leur quotidien et leurs responsabilités.

Cet article dévoile les subtilités de la Loi ALUR, une réforme majeure du secteur immobilier, en examinant ses objectifs, ses implications concrètes pour les copropriétaires et les syndics, ainsi que son impact financier et technique. Nous aborderons également des sujets clés tels que le fonds de travaux obligatoire, les exigences accrues en matière de transparence, et les obligations d’assurance, tout en comparant cette loi à d’autres réformes comme la Loi ÉLAN.

Présentation générale de la Loi ALUR

Origine et objectifs de la loi

La Loi ALUR (Accès au Logement et Urbanisme Rénové), adoptée en 2014 sous l’impulsion de la ministre du Logement de l’époque, Cécile Duflot, répond à des enjeux majeurs du secteur immobilier. Ce texte ambitieux vise à faciliter l’accès au logement, améliorer la gestion des copropriétés, et renforcer la transparence des informations dans les transactions immobilières.

À l’origine, la Loi ALUR s’inscrit dans un environnement marqué par des difficultés structurelles :

  • Accès au logement complexe : loyers élevés dans les grandes villes, spéculation immobilière et pénurie de logements abordables.

  • Copropriétés en difficulté : absence d’outils adaptés pour anticiper les dégradations ou pour planifier des travaux nécessaires.

  • Manque de transparence : informations fragmentées sur les biens immobiliers, compliquant les transactions et la gestion collective.

Pour répondre à ces problématiques, la loi repose sur trois axes fondamentaux :

  1. Accès élargi au logement : en encadrant les loyers et en renforçant la protection des locataires.

  2. Urbanisme rénové : en simplifiant les démarches d’aménagement et en préservant une mixité sociale.

  3. Transparence accrue : en imposant de nouvelles obligations d’information aux syndics et aux copropriétaires.

Les grandes lignes de la loi pour les copropriétaires

La Loi ALUR introduit plusieurs évolutions majeures pour les copropriétés, touchant aussi bien les droits des copropriétaires que leurs obligations légales

  • Création d’un fonds de travaux : obligatoire pour toutes les copropriétés de plus de 10 lots. Ce dispositif vise à anticiper les dépenses liées à l’entretien des immeubles.

  • Immatriculation des copropriétés : les immeubles doivent désormais être enregistrés dans un registre national.

  • Fiche synthétique de copropriété : chaque copropriétaire doit recevoir un document regroupant les données essentielles de l’immeuble.

Droits des copropriétaires

copropriété droits

Les copropriétaires bénéficient désormais de droits renforcés grâce à une transparence accrue des syndics, ces derniers étant tenus de présenter un contrat clair et de faciliter l’accès aux documents relatifs à la copropriété. 

Par ailleurs, le droit de consultation a été élargi, ce qui autorise chaque copropriétaire à examiner les comptes et les documents de gestion de l’immeuble de manière totalement transparente.

Ces évolutions permettent non seulement d’encadrer plus rigoureusement la gestion des copropriétés, mais elles contribuent aussi à prévenir les dérives et à garantir un cadre de vie durable et harmonieux pour les copropriétaires.

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Le fonds de travaux obligatoire en copropriété

fonds de travaux

Création et objectifs du fonds de travaux

La Loi ALUR a donc introduit une mesure phare : l’obligation, pour les copropriétés de plus de 10 lots, de constituer un fonds de travaux. Cette initiative vise à anticiper les dépenses nécessaires à l’entretien et à la rénovation des immeubles, tout en limitant les situations financières critiques.

Les objectifs principaux du fonds de travaux se concentrent sur l’anticipation et la gestion durable des dépenses en copropriété. En épargnant régulièrement, les copropriétés peuvent financer les travaux d’entretien et de rénovation sans recourir à des appels de fonds exceptionnels, souvent lourds pour les copropriétaires. 

Cela permet également d’éviter des situations d’urgence où un manque d’entretien pourrait entraîner des coûts élevés, des litiges ou même des risques pour la sécurité des habitants. 

Enfin, un immeuble bien entretenu conserve ou augmente sa valeur sur le marché immobilier, ce qui le rend plus attractif pour d’éventuels acquéreurs.

Exemple chiffré

Pour une copropriété de 20 lots, avec une prévision de travaux majeurs dans 5 ans, le fonds de travaux peut être structuré ainsi :

  • Budget estimé des travaux : 50 000 €

  • Constitution du fonds : 50 000 € ÷ 5 ans = 10 000 € par an

  • Répartition entre copropriétaires : Si chaque lot a une part égale, chaque propriétaire verse 500 € par an, soit environ 42 € par mois.

Grâce à cette anticipation, la copropriété évite un appel de fonds brutal, souvent difficile à supporter pour certains copropriétaires.

Modalités de mise en place

travaux rénovation énergétique

La mise en place du fonds de travaux est régie par des règles évolutives, renforcées par l’entrée en vigueur de nouvelles dispositions au 1er janvier 2023. Ces ajustements visent à aligner les copropriétés sur des standards plus durables et mieux adaptés aux besoins de rénovation à long terme.

Évolution des délais

Jusqu’au 31 décembre 2022, les copropriétés devaient constituer un fonds de travaux dans un délai de 5 ans après la livraison de l’immeuble. Désormais, à partir du 1er janvier 2023, ce délai s’étend à 10 ans, offrant aux copropriétaires une meilleure capacité d’anticipation et de planification.

Montant des cotisations

Le montant minimal du fonds de travaux reste fixé à 5 % du budget prévisionnel annuel. Toutefois, une distinction s’applique si un plan pluriannuel de travaux (PPT) a été adopté :

  • La cotisation annuelle doit alors être au moins égale à 2,5 % du montant estimé des travaux à réaliser.

  • Elle doit également respecter la règle générale des 5 % minimum du budget prévisionnel, sauf si le syndicat des copropriétaires décide, en assemblée générale, d’opter pour un montant supérieur.

Lien avec le plan pluriannuel de travaux (PPT)

Avec la loi Climat et résilience, les copropriétés de plus de 15 ans ont désormais l’obligation d’élaborer un PPT, un document clé pour planifier les travaux de rénovation. Ce plan :

  • Doit être révisé tous les 10 ans, sauf si un diagnostic technique global (DTG) atteste de l’absence de travaux nécessaires.

  • Devient progressivement obligatoire selon la taille des copropriétés :

  • 1er janvier 2023 : pour les immeubles de plus de 200 lots.

  • 1er janvier 2024 : pour les immeubles entre 51 et 200 lots.

  • 1er janvier 2025 : pour les immeubles de moins de 50 lots.

Dispenses possibles

Certaines copropriétés peuvent être exemptées de l’obligation de constituer un fonds de travaux dans les cas suivants :

  • Immeubles de moins de 10 lots : le syndicat des copropriétaires peut décider, à l’unanimité, de ne pas créer de fonds de travaux.

  • DTG favorable : si le diagnostic technique global ne révèle aucun besoin de travaux pour les 10 prochaines années, la copropriété est dispensée de cette obligation pendant toute la durée de validité du diagnostic.

Ces nouvelles modalités renforcent l’anticipation et la durabilité des copropriétés tout en s’adaptant à leurs caractéristiques spécifiques. En combinant fonds de travaux et plan pluriannuel, les copropriétés se dotent d’outils performants pour relever les défis de la transition énergétique et préserver leur patrimoine immobilier.

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Utilisation et contraintes du fonds de travaux

Le fonds de travaux ne peut être utilisé que dans des cas spécifiques, encadrés par la réglementation.

Travaux éligibles : 

  • Entretien et rénovation majeurs : façades, toitures, systèmes de chauffage, ascenseurs, etc.

  • Mise en conformité légale : travaux imposés par des normes de sécurité ou d’accessibilité.

  • Amélioration énergétique : réduction de la consommation énergétique du bâtiment, un axe central pour accélérer la transition énergétique.

Travaux éligibles au fonds de travaux

Certains travaux, comme les réparations mineures ou les dépenses courantes, sont exclus du périmètre d’utilisation.

Récupération des fonds lors d’une vente ?

Lorsqu’un copropriétaire vend son lot, les sommes versées au fonds de travaux ne sont pas remboursables. Elles restent attachées à la copropriété, profitant ainsi aux futurs propriétaires. Cette disposition évite toute fragilisation du fonds lors de transactions immobilières.

Sanctions en cas de non-respect du fonds de travaux

Les copropriétés qui ne respectent pas l’obligation de constituer un fonds de travaux s’exposent à plusieurs risques majeurs. 

Tout d’abord, les syndics peuvent voir leur responsabilité engagée en cas de contrôle, notamment si leur négligence est avérée. 

De plus, l’absence de fonds disponibles complique considérablement la réalisation des travaux nécessaires, obligeant parfois à repousser des rénovations indispensables. 

Transparence et nouvelles obligations des syndics

En parallèle du fonds de travaux, la Loi ALUR introduit également des mesures essentielles pour accroître la transparence dans la gestion des copropriétés. Ces obligations visent à renforcer la confiance entre syndics et copropriétaires tout en facilitant l’accès à des informations clés pour une gestion collective efficace.

1️⃣ Le registre national d’immatriculation des copropriétés

registre des copropriétés

Le registre national d’immatriculation des copropriétés constitue une base de données centralisée recensant l’ensemble des immeubles en copropriété. Son objectif est double :

  1. Fournir des informations fiables : les copropriétaires et les autorités peuvent consulter des données essentielles sur les caractéristiques des immeubles (nombre de lots, gestion financière, travaux réalisés).

  2. Faciliter la prévention des difficultés : en identifiant les copropriétés à risque (déficits budgétaires, retards dans les travaux), les pouvoirs publics peuvent déployer des mesures adaptées.

Ce registre est géré par l’Agence nationale de l’habitat (ANAH) et s’applique à toutes les copropriétés, sauf celles composées uniquement de terrains ou de garages.

2️⃣ La fiche synthétique de copropriété

La fiche synthétique de copropriété est un document destiné à centraliser les informations principales sur la gestion de l’immeuble. Elle offre une vue d’ensemble claire et accessible, indispensable pour les copropriétaires, notamment lors d’une vente.

Cette fiche, mise à jour annuellement par le syndic, contient :

  • Informations générales : nom de la copropriété, adresse, date de construction.

  • Données financières : montant du budget prévisionnel, solde du fonds de travaux, état des dettes.

  • Gestion technique : travaux réalisés, projets en cours ou planifiés.

3️⃣ Les obligations d’assurance

Assurance habitation obligatoire

La Loi ALUR impose une assurance habitation obligatoire pour :

  1. Les copropriétaires occupants.

  2. Les copropriétaires non-occupants, qu’ils louent leur lot ou non.

Cette obligation vise à protéger à la fois les copropriétaires eux-mêmes et l’ensemble des occupants contre d’éventuels sinistres.

Assurances requises

  • Responsabilité civile, qui couvre les dommages causés aux tiers (par exemple, une fuite d’eau impactant un voisin).

  • Multirisque habitation, qui protège le logement contre les risques tels que les incendies, dégâts des eaux ou vols.

  • Garantie non-occupant : obligatoire pour les lots vacants ou loués, elle intervient en cas de sinistre non couvert par le locataire.

Loi ALUR : conséquences financières et techniques pour les copropriétés

Répartition des charges

La Loi ALUR a redéfini certains critères de répartition des charges dans les copropriétés afin de mieux correspondre aux usages et besoins réels des copropriétaires.

Avant la Loi ALUR, les charges étaient réparties principalement en fonction des tantièmes de propriété, sans toujours tenir compte des usages réels des parties communes ou des équipements. Désormais, la loi introduit des ajustements permettant :

  • Une répartition plus équitable : les charges liées à un équipement ou à une partie commune spécifique doivent être supportées par les copropriétaires qui en bénéficient réellement (ascenseur, chauffage collectif, etc.).

  • Une personnalisation accrue : chaque copropriété peut adopter une répartition plus adaptée à ses caractéristiques grâce à une modification du règlement de copropriété, votée en assemblée générale.

Ces ajustements favorisent une gestion plus juste des dépenses tout en encourageant des comportements responsables, notamment en matière de consommation énergétique.

Diagnostic technique global (DTG)

diagnostic thermique

Le diagnostic technique global (DTG) est une mesure introduite par la Loi ALUR pour anticiper les travaux nécessaires et prévenir la dégradation des immeubles en copropriété.

Le DTG est obligatoire pour :

  1. Les copropriétés mises en place après 1er janvier 2017.

  2. Les immeubles de plus de 15 ans qui ne disposent pas de plan pluriannuel de travaux (PPT).

Ses objectifs sont, principalement, d’identifier les travaux indispensables pour maintenir ou améliorer l’état du bâtiment et de réduire les coûts à long terme en prévenant les réparations d’urgence, souvent plus coûteuses.

Le DTG inclut plusieurs volets d’analyse :

  • État apparent des parties communes (toitures, façades, ascenseurs).

  • Performance énergétique globale.

  • Conformité aux obligations légales (sécurité et accessibilité).

  • Budget prévisionnel des travaux sur 10 ans.

Le DTG devient un outil stratégique pour la gestion des copropriétés, en offrant une vision claire des priorités et des coûts.

Comparaison avec la Loi ÉLAN et autres réformes

Complémentarité entre ALUR et ÉLAN ?

La Loi ÉLAN (Évolution du Logement, de l'Aménagement et du Numérique), adoptée en 2018, s’inscrit dans la continuité de la Loi ALUR, avec des objectifs complémentaires :

  • Renforcement de la simplification administrative : accélérer les démarches liées à la construction et à la rénovation des immeubles.

  • Amélioration de la gestion locative : notamment à travers la mise en place du bail mobilité pour faciliter l’accès au logement temporaire.

  • Transition énergétique : encourager les rénovations énergétiques via des incitations fiscales et des subventions ciblées.

Ces deux lois, en synergie, renforcent la modernisation des copropriétés et encouragent une gestion plus durable.

La Loi ALUR ne constitue qu’une étape parmi d’autres réformes du secteur immobilier. Comparer ses dispositions avec d’autres lois récentes permet de mieux comprendre leur rôle spécifique.

Tableau comparatif des différents textes de loi : 

Aspect

Loi ALUR (2014)

Loi ÉLAN (2018)

Loi Climat et Résilience (2021)

Transparence

Registre national, fiche synthétique.

Simplification administrative.

Renforcement des audits énergétiques.

Transition énergétique

Fonds de travaux, diagnostic technique.

Subventions pour rénovations énergétiques.

Obligation de travaux énergétiques pour certains biens.

Gestion locative

Encadrement des loyers.

Bail mobilité, simplification des expulsions.

Favorisation des logements verts.

En définitive, on comprend que ces lois se complètent pour répondre aux défis variés du secteur immobilier, notamment la gestion des copropriétés, la transparence, et la transition énergétique.

Les 3 points clés à retenir :

  • La Loi ALUR a renforcé la transparence et la gestion des copropriétés, notamment grâce au registre national et à la fiche synthétique obligatoires.

  • Le fonds de travaux obligatoire et le plan pluriannuel de travaux (PPT) permettent d’anticiper les rénovations et de répartir équitablement les charges entre copropriétaires.

  • La Loi ÉLAN et la Loi Climat et Résilience complètent la Loi ALUR, en intégrant des mesures pour accélérer la transition énergétique et simplifier la gestion locative.

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